dimanche 4 avril 2010

le 10 mai à 11h30: Atelier I : Socio-linguistique et traduction : techniques et outils (54, bd. Raspail)

(11h30-13h)
Atelier I :
Socio-linguistique et traduction :
techniques et outils.
(salle 524 au 54, bd Raspail)

Présidente : Dinah Ribard (EHESS)
How many languages, how many translations? Peter Caws (USA/UK. The George Washington University)
Prouver au travers d’exemples la rapidité de l’évolution linguistique du français contemporain, causée par le grand nombre d’emprunts récents d’anglais en français. Myriam de Beaulieu (France. Interprète à l’ONU à NYC)
The Traduxio Project: Translating Cultural Texts. Philippe Lacour (Belgique. Université Libre de Bruxelles / Centre Marc Bloch Berlin)

Abstracts /Résumés/ Zusammenfassungen
How many languages, how many translations? By Peter Caws.
This paper addresses three questions: what linguistic competence is required for scholarship in the humanities, what use can be made of translations, and what can (and cannot) be learned from translations without a full knowledge of the source language. When Troubetzkoy wrote his Grundzüge der Phonologie he wanted an empirical base of 100 languages for comparative purposes. He admitted that he only knew 33, and had to have recourse to informants for the other 67. We may admire but need not envy such prodigious linguistic competence. Even Troubetzkoy needed a translator for the 34th language. If there are 6000 languages in the world the difference between not knowing 5967 and not knowing 5999 seems minimal. Nevertheless we rightly regard any monolingual scholar as linguistically deficient. Some might argue that sooner or later major texts become available in translation. If I can read Flaubert in the original, but not the Lady Murasaki, then I can read the latter only in translation. If there is no drawback to not knowing one language, why should there be any drawback to not knowing another? I distinguish three levels of textual linguistic competence, and argue that without competence at the highest level in at least one language other than that of origin the scholar cannot fully appreciate what is involved in translation, and what risks are run in depending on it. But there are also distinguishable levels of competence in translation, and much can be learned from comparing versions by different translators even with lesser competence in the source language. The minimal answer to the questions of my title is therefore, in each case, two. Between two and 33 there is room for debate. The questions are complementary, and the justification of these answers has implications for scholarship and for postgraduate education.


Prouver au travers d’exemples la rapidité de l’évolution linguistique du français contemporain, causée par le grand nombre d’emprunts récents d’anglais en français. Myriam de Beaulieu.
Il semble qu’il existe deux types contraires de phénomènes dans l’évolution d’une langue. Le premier phénomène est très lent: c’est le processus de formation des expressions idiomatiques, forgées au fil du temps, c’est le processus d’assimilation des emprunts, c’est la formations d’expressions propres à une langue. Et, à l’opposé, on constate aujourd’hui un deuxième phénomène, très rapide: l’apparition récente et en masse, d’emprunts anglais appelés « anglicismes ». On le constate dans différentes langues (russe,…), mais nous nous en tiendrons essentiellement aux anglicismes en français dans notre étude. J’essaierai d’expliquer des expressions en anglais et en français, issues d'emprunts ou non, apparues au fil du temps, en décrivant leurs origines culturelles possibles. Par exemple, les expressions idiomatiques « a white elephant » ou des emprunts « juggernaut » ou un « pundit » témoignent du passé colonial du Royaume Uni en Inde. En revanche, "être dans le pétrin » renvoie à la tradition culinaire française, et en anglais peut se traduire par « to be in hot water ». Il semble que pour ce pays insulaire qu’est la Grande Bretagne, l’ « eau » revient souvent dans les expressions idiomatiques. La tradition française du pain, expliquerait l’importance du pain dans les expressions idiomatiques françaises. J’essaierai d’expliquer un grand nombre d’expressions, en décrivant leurs origines culturelles possibles. Le but est de prouver qu’une langue évolue au fil des siècles et que donc, des emprunts en masse en un laps de temps très court, doivent inciter à la prudence et à la réflexion. Nous essaierons de comprendre les causes (en fonction des situations d'activité langagière notamment), et, nous essaierons d'expliquer les conséquences (idéologiques, culturelles...) de ces anglicismes récents et en masseau travers de nombreux exemples. Nous étudierons des cas ou la connaissance de l'anglais est indispensable pour rétablir la charge sémantique de l'énoncé francophone. Les exemples sont nombreux: "être sous contrôle" pour "être maîtrisé...", "booster" pour "relancer la croissance",... "vendre" une idée pour "convaincre"..., "politiquement correct" pour "de bon aloi/ton ou orthodoxe"...etc. Notre but est de favoriser une prise de conscience de ce deuxième phénomène parmi les locuteurs francophones pour qu'ils le maîtrisent et ne le subissent pas.


The Traduxio Project: Translating Cultural Texts. Philippe Lacour.
Application : http://traduxio.hypertopic.org/
Site d'information technique et générale : http://traduxio.sourceforge.net/
Présentation des partenaires : https://sourceforge.net/apps/wordpress/traduxio/
Traduxio is a free, open source, web based, collaborative, and computer assisted translation tool. It is developed with innovative technology (Translation Memory device) and especially designed to tackle the challenges of cultural (non commercial, non repetitive) texts. Inspired by the strong collaborative spirit of the Web 2.0, and available to different audiences, the software has the vocation to become a mechanism of general interest. It should thereby be a major mechanism in the promotion of the common good, guided by a logic of collaboration and mutualization (gradual feeding of the database). Ultimately, Traduxio is also designed to encourage the diversification of language learning (in particular the learning of a wider range of languages) and to promote a reappraisal translation (as a professional skill) especially in research activities. Traduxio uses Translation Memory technology in an alternative way. The originality of the software resides in certain of its functionalities – besides the already mentioned ones (freeware, open source, collaborative and designed to cultural texts). Whereas traditional TMs are limited to two languages (the source / the target), Traduxio enables the comparison of different versions of the same text. A translated text is in effect not considered as an independent segment, but rather as a version of the initial text in another language. Traduxio offers moreover a better management of the translation context, for proposes a contextualized classification of the source (i.e. classification of the text according to the history, genre, author, etc.). Thanks to this relevant classification device, information can be more easily assessed and treated, thereby helping users finding the appropriate translation for particular words, expressions, and so forth.

BIOS:

Peter Caws: studied physics in London and philosophy at Yale. His early work in the philosophy of the natural sciences was followed by specialization in continental philosophy, with major publications on Sartre (1979) and the structuralists (1988). Returning to the philosophy of science, but under a wider conception, he was instrumental in founding the doctoral program in the Human Sciences at the George Washington University, where he has been University Professor of Philosophy since 1982. He translated Bochenski’s Die zeitgenossischen Denkmethoden and articles on the translation of Feuerbach and of Wittgenstein. He has an abiding interest in the importance of good translations and the unhappy effects of bad ones. For more, see his University homepage, with complete listing of books plus a selected list of article publications.

Myriam de Beaulieu : née 1962. France. Interprète de conférence aux Nations-Unies, à New York (interprétation simultanée d'anglais en français et du russe en français) depuis 1993. Actuellement : doctorante de linguistique à l'Université d'Orléans sous la direction de Pierre Cadiot (dans le cadre d'un "congé" de recherche).

Philippe Lacour : Ancien élève de l’ENS Paris, Philippe Lacour est agrégé et docteur en philosophie (Université Aix-Marseille 1). Ses travaux portent sur la rationalité pratique, au croisement de la philosophie du langage, de l’épistémologie des sciences de la culture, et de la théorie du droit. Il est actuellement post-doctorant à l’Université Libre de Bruxelles (Centre de Théorie Politique) et rattaché au Centre Marc Bloch de Berlin. Il collabore à certains projets du laboratoire Tech-Cico de l’Université de Technologie de Troyes et s’intéresse à l’appropriation des nouvelles technologies par les sciences sociales et les humanités.

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